Le personnage principal de ce roman violent, tendu, énigmatique, plein d'un humour cruel, est un éditeur parisien. Un homme apparemment paisible. Il ne l'est pas. A la toute jeune femme qui lui apporte le manuscrit de son premier roman, l'éditeur au bord de la faillite répond que les lecteurs préfèrent les enquêtes sur des faits divers bien sordides et surtout les confessions de vedettes, évoquant de préférence des drames de viol et d'inceste. Elle voudrait lui laisser son manuscrit, il le refuse. " Je le lirai peut-être un jour, dit-il, si vous me faites un livre bref, avec repérage sur le terrain, sur un meurtre célèbre en Haute-Savoie. " Géraldine construit alors un piège. Oui, elle va faire une enquête, mais sur l'éditeur. Le centre de cette action clandestine sera Senlis, où celui-ci possède une vieille ferme transformée en forteresse. La jeune femme fait parler les voisins. Elle utilise la méthode conseillée par l'éditeur pour entrer dans un univers secret. Elle fait alors irruption dans un monde de ténèbres. Comprendra-t-elle à temps qu'il vaut mieux avoir la vie sauve qu'être publiée ? On peut évoquer une atmosphère à la Hitchcock, mais le monde noir et inquiétant de Christine Arnothy est éclairé par des éclats de rire. Ce roman passionnant s'adresse à un public avide d'évasion, qui peut aussi se faire, grâce à ce miroir grossissant, une idée d'un certain milieu littéraire parisien.